<div class="gmail_quote">2010/3/29 Alain Chaumet <span dir="ltr">&lt;<a href="mailto:alain.chaumet@ign.fr">alain.chaumet@ign.fr</a>&gt;</span><br><br>Bonjour,<br><br>Je vais essayer de répondre sur plusieurs points mais pas tous, pour rester court.<br>
<br>Je
suis d&#39;abord étonné par l&#39;importance que ce débat prend alors que nous
n&#39;en sommes qu&#39;aux prémisses d&#39;un rapprochement entre OSM et OSGeo-fr.
Je pense qu&#39;il est prématuré de vouloir impliquer OSM dans le
partenariat entre l&#39;OSGeo-fr et l&#39;IGN.<br>Ensuite, votre position sur
OSM a singulièrement changé depuis votre premier message dans lequel
vous regrettiez que des bénévoles perdent malheureusement (sic) leur
temps à vouloir refaire ce qui existe déjà.<br>Étant l&#39;un de ces
contributeurs depuis plus de deux ans, je crois pouvoir être capable de
dire que cette communauté est majoritairement constituée de personnes
issues de la culture du logiciel libre. Les arguments &quot;vous dévalorisez
un travail justement rémunéré&quot;, &quot;votre travail n&#39;atteindra jamais une
qualité suffisante pour être exploitée&quot;, ils l&#39;ont déjà entendu pendant
des années à propos du développement de logiciels ou de systèmes
d&#39;exploitations libres et cela vous rend inaudible auprès d&#39;eux (à
titre personnel, je ne me considère pas comme faisant partie de cette
communauté libriste, même si en tant que développeur de logiciels
propriétaires depuis 20 ans, je connais bien cette thématique).<br><br>Pour
en venir au modèle économique, vous citez l&#39;exemple du timbre postal,
adopté même par les États-Unis. Mais là-bas, vous le savez sans doute
déjà, les données qui sont entièrement subventionnées par l&#39;Etat ou les
collectivités locales sont très largement versées dans le domaine
public. Pour revenir à notre pays, le cadastre est lui aussi très
ouvert aux réutilisations. La communauté européenne elle-même milite
pour une plus grande liberté d&#39;accès et d&#39;utilisation des données
publiques. C&#39;est donc que ce modèle existe, qu&#39;il n&#39;est pas impossible
à mettre en place mais que c&#39;est juste une question de volonté
politique. Sur le financement actuel de l&#39;IGN, vous avez raison: ceux
qui achètent des produits IGN ne payent pas &quot;deux fois&quot; mais en &quot;deux
parties&quot;: l&#39;une par leurs impôts, l&#39;autre par l&#39;achat de produits ou de
licences. Mais alors, pourquoi ceux qui ne consomment pas de produits
IGN payent aussi la première partie ? Est-ce
à dire qu&#39;il y aurait quand même dans tout cela une mission de service
public fait dans l&#39;intérêt général, sinon pourquoi conserver ces 55% de
subventions ? Et pourquoi 55 et non 45, 35, 15% ou inversement 75 ou
95% ? On voit donc bien là qu&#39;il s&#39;agit de savoir où placer le curseur
entre missions d&#39;intérêt général ou commercial. Mais cette (vaste) question se pose pour bien
d&#39;autres services publics actuellement.<br>Vous attaquez
ensuite OSM sur la qualité de ses sources et principalement pour la
France, le cadastre. C&#39;est sans doute vrai si vous le dites, la
géométrie du cadastre est souvent de mauvaise qualité. Et là, je vais
me remettre dans les habits du contribuable : qui a financé la
constitution de la BD parcellaire que vous citez ? Quels en sont les
principaux clients, si ce n&#39;est en premier lieu d&#39;autres agents publics
? Pourquoi ce partage des ressources a été à sens unique ? Pourquoi
continuer à maintenir deux bases de données (parcellaire, bâti, toponymie) nationales
parallèles et incompatibles entre-elles ? Il faut dire que seuls des
citoyens éclairés sont au courant de ces gaspillages d&#39;argent
public, même s&#39;ils ont été relevés par la cour des comptes que vous
citez. Si l&#39;assertion &quot;l&#39;utilisateur paye deux fois&quot; est inexacte, on
pourra dire que &quot;le contribuable paye deux fois&quot; dans ce
domaine.<br>Donc, j&#39;espère qu&#39;un jour, ces erreurs de géométrie du Plan
Cadastral Informatisé seront corrigées mais en attendant mieux, nous
faisons avec ce qui est légal de faire, tout en mettant
régulièrement en garde les contributeurs sur la qualité toute relative
de cette source. Sans l&#39;utilisation du cadastre, nous serions dans la
même situation que la plupart des autres pays qui ne peuvent utiliser
que leurs GPS ou des images satellites fournies par Yahoo et de qualité
elle-aussi très variable.<br><br>Vous mentionnez ensuite les sources
photographiques de l&#39;IGN qui peuvent être librement réutilisées. Mais
en disant cela, vous savez aussi qu&#39;il n&#39;est pas à la portée du
contributeur OSM lambda de faire une orthorectification de ces images,
qui plus est sans avoir le droit d&#39;utiliser un MNT nécessaire à ces
rectifications (si j&#39;en ai bien compris le processus, sinon, d&#39;autres
me rectifierons à leur tour). De plus, leur mise à disposition à grande
échelle et pour un faible coût n&#39;est pas encore effective aujourd&#39;hui. <br>Vous
dites enfin qu&#39;il est possible de numériser sur les fonds IGN (sans
bien comprendre si vous faites référence aux orthophotos) en fixant
aussitôt une limite sur &quot;une partie non-substantielle&quot; qui, là encore,
empêche immédiatement toute utilisation dans notre projet. C&#39;est donc,
là encore, faire croire à une ouverture qui n&#39;en est pas une. (mais je
pense qu&#39;une mise à disposition du fond des orthophotos de l&#39;IGN qui
serait subventionné à 100% serait un pas important pour notre
communauté).<br><br>Concernant les autres points que vous listez, ils
sont tous très intéressants et ouvrent de nombreuses pistes de
réflexion qu&#39;il est encore trop tôt d&#39;aborder ici. Je relèverais
toutefois le point 3:<br><br><blockquote class="gmail_quote" style="border-left: 1px solid rgb(204, 204, 204); margin: 0pt 0pt 0pt 0.8ex; padding-left: 1ex;">3- Une certaine contradiction semble exister côté OSM entre la volonté de<br>

faire aussi bien que l&#39;IGN tout en se défendant de vouloir la perte de<br>
celui-ci ; ceci sera à clarifier.<br></blockquote><div><br>OSM
ne veut pas la perte de l&#39;Institut mais voudrait au contraire pouvoir s&#39;appuyer sur
lui. Par exemple, par son côté ouvert, instable et en évolution
permanente, OSM ne peut devenir une base opposable (même si je sais que
certains en rêve). Comme l&#39;ont relevés d&#39;autres avant moi, le public et
les applications visées ne peuvent exiger un haut niveau de qualité, stabilité et exaustivité, même s&#39;il faut tendre vers cela. Il est possible qu&#39;OSM réduise (un peu) le
champ des utilisations de l&#39;IGN, en particulier dans les applications
n&#39;ayant pas nécessairement besoin des trois qualités pré-citées mais
cela ne peut vouloir dire sa perte. Je vais citer un exemple concret :
pour la cartographie des noms de rues, il m&#39;arrive très fréquemment de rechercher des
sources officielles. Hors, 9 fois sur 10, les sites
internet des mairies utilisent ... GoogleMaps comme plans de ville. Ce sont ces cartes-là que je souhaiterais par par exemple voir disparaitre au profit d&#39;OSM.<br><br>Pieren </div></div>