<div dir="ltr"><div>Salut la liste, et joyeux Noël à tous, <br></div><div><br></div><div>merci Jean-Christophe d'avoir fait remonter l'information. Je lis des paragraphes entre deux morceaux de bûche au chocolat :) , c'est un double délice. <br></div><div><br></div><div>Je trouve que le rapport va vraiment dans le bon sens, bien qu'il s'arrête juste avant d'aborder les sujets importants vis à vis des outils open source géomatiques communautaires et libres. Sujet certe un peu en marge de l'open data, objet principal du rapport. <br></div><div><br></div><div>Il y a d'abord une certaine forme de confusion entre des outils comme PRODIGE, assemblés à partir de briques libres, sous forme d'un outil open source mais pas réellement communautaire (en dehors de l'Etat), et des outils comme QGIS.  <br></div><div><br></div><div>Pour QGIS, on souligne le point important d'avoir des contributeurs dans la société titulaire du marché, ce qui est un bon point. <br></div><div><br></div><div>J'aurais volontiers souligné le fait que l'écosystème des contributeurs open source est éclaté dans de nombreuses sociétés, souvent hors de France et d'Europe, et qu'il y a un enjeu fort à avoir des sociétés sur le sol Français, capables de jouer le jeu de cet écosystème. (oui j'ai déjà essayé de passer un marché avec l'Italie, ça a été très dur, la Suisse, jamais réussi). Une approche mono attributaire n'est pas non plus forcément la plus agile pour répondre à cette structuration. On le voit de nouveau avec les nouveaux marchés DGFIP & co, toujours l'adoration du "Big is Beautiful" dans les marchés, ce qui aboutit à des organisations à étages, sur des marchés allant de libreoffice jusqu'à postgres, des outils système ou encore QGIS, et ralentissant le processus de réponse. Aucune société n'a toutes ces compétences (malgré ce que disent les géants de l'IT). Pour moi, l'open source, c'est comme la vente directe en agriculture: pouvoir joindre directement un développeur qui peut lire le code source, reformuler le problème rapidement. C'est toute la puissance du modèle. Mettre trois échelons d'intermédiaires et de sous traitants entre les deux, c'est cher, c'est lent, et souvent ça n'aboutit pas. Tout en étant frustrant les deux parties.<br></div><div><br></div><div>Aucun chiffre n'est cité pour ce marché du minsitère, que je connais de l'intérieur, mais d'expérience, et je le regrette, les budgets et projets se sont effondrés. Au point de n'arriver à aucune commande sur l'année 2020. <br></div><div>Avoir des marchés ne suffit pas à faire vivre des projets, il faut des budgets, et une vision. Et pour rester pertinent sur des projets de ce type côté développeur, il faut un volume d'activité important. A méditer. Un écosystème économique, c'est comme un écosystème, ça s'entretient, par des commandes, mais aussi par des projets.  <br></div><div><br></div><div>Un autre point que je me permets de souligner, étant maintenant indépendant, ce type de montage de marché ne permet pas réellement de travailler au temps passé, ce qui est nécessaire pour le correctif de bugs ou l'exploration. Cela rend le jeu particulièrement difficile pour l'émergence de sujets, et reste en défaveur de l'open source communautaire, qui ne bénéficie pas d'investissement par levées de fonds.  Je pense que le parallèle existe sur le traitement de la donnée, il est impossible de s'engager au forfait sur des demandes en co construction pendant le marché, et sur des données que l'on apprend à connaître (et nettoyer) en cours de route.  La vitesse est également un point primordial dans un projet comme QGIS. Maturer 2 ans un sujet, c'est l'assurance qu'on ne financera rien, d'autres financeurs passeront devant, mais pas forcément comme on l'aurait souhaité.<br></div><div><br></div><div>Par ailleurs, un point totalement occulté, la nécessité de financer de manière pérenne les tâches de fond : code review, assurance qualité, communication, animation des communautés, installeurs. J'ai rarement, voire jamais, eu l'occasion de voir des financements explicites sur ces sujets, alors qu'ils sont critiques, et sont les talons d'Achille de notre modèle. Le marché du ministère, dans sa forme actuelle, ne permet pas du tout d'y répondre. <br></div><div><br></div><div>Enfin, dernier point d'expérience, la France est probablement parmi les plus grands utilisateurs de QGIS, et probablement un des pays les moins impliqués au niveau des utilisateurs dans la communauté. J'y vois plusieurs freins qu'il faudrait remonter à nos chers dirigeants:</div><div><br></div><div>- la barrière de la langue, subie par manque de formation, ou renforcée par des directives explicites incitant à ne pas utiliser autre chose que le français. Donc on est en retard par rapport à la communauté mondiale.</div><div>  <br></div><div>- la segmentation des communautés utilisateurs. État en plusieurs silos (merci au ministère de l'écologie d'avoir réussi à en casser quelques-uns au passage), Collectivités très autarciques avec peu de coopération sur le sujet. Entreprises privées qui hésitent entre assumer ce choix de l'open source ou le masquer. Au final, les besoins pour bâtir les communs numériques minimaux pour simplifier la construction de SIG nécessitent peu de moyens, qui seraient dérisoires en mettant en commun quelques budgets. Maintenir explicitement les outils pour charger et consommer nos référentiels de base (cadastre, référentiel adresse, etc..), construire des applications de référence sur les géostandards communautaire et open source. <br></div><div>- ne pas confondre open source communautaire, et open source dirigiste. Il faut accepter de "léguer" des outils à une communauté, et y participer. On voit souvent le réflexe de vouloir maîtriser l'intégralité de la gouvernance projet, ce qui aboutit à une grande difficulté pour des contributeurs externes à venir s'impliquer.  Et cela va de paire avec la nécessité d'une certaine forme de réactivité, pour "laisser" les énergies des contributeurs s'exprimer, au moment où elles le peuvent.  <br></div><div><br></div><div>J'en profite pour remonter cette info évoquée pendant les journées QGIS : <a href="https://opensource.googleblog.com/2020/12/finding-critical-open-source-projects.html">https://opensource.googleblog.com/2020/12/finding-critical-open-source-projects.html</a> <br></div><div><br></div><div>Google a fait un travail vraiment intéressant d'identification des briques open source qui sont les fondations à des systèmes bien plus importants, comme l'a si bien illustré xkcd:<br></div><div><img src="cid:ii_kj4qoose0" alt="image.png" width="252" height="320"></div><div><br></div><div>Et QGIS ressort dans le top 10 des projets C++, devant MongoDB (sisi).  Il faudrait comparer les montants dépensés sur QGIS par rapport à n'importe quel des progiciels de compta, RH ou encore licence pour un seul établissement public pour se rendre compte des marges potentielles pour sécuriser notre beau projet. Malheureusement, ces chiffres ne sont pas disponibles. D'expérience, je peux vous le dire, des marchés "Coeur" QGIS , on en a quasiment jamais en France, et souvent sur de tout petits montants. Yapluska ! (et surtout, oser en parler à nos chefs, responsables de budgets, décideurs. Ils sont souvent bien plus bienveillants sur le sujet qu'on ne croit)<br></div><div><br></div><div><br></div><div>Bref, je pourrais en parler pendant des heures, mais le sujet de l'open source est à peine effleuré dans ce document :). <br></div><div><br></div><div><br></div><div>Bonne fête à tous! <br></div><div><br></div></div><br><div class="gmail_quote"><div dir="ltr" class="gmail_attr">Le jeu. 24 déc. 2020 à 17:44, Jean-Christophe Becquet <<a href="mailto:jcb@apitux.com">jcb@apitux.com</a>> a écrit :<br></div><blockquote class="gmail_quote" style="margin:0px 0px 0px 0.8ex;border-left:1px solid rgb(204,204,204);padding-left:1ex">Bonjour,<br>
<br>
Le rapport de la Mission Bothorel : Pour une politique publique de la<br>
donnée met en avant « trois succès de logiciels libres d’information<br>
géographique » : Geotrek, QGIS et Prodige.<br>
<br>
Sur QGIS :<br>
<br>
« QGIS est un logiciel qui permet de mettre en place un SIG (système<br>
d'information géographique), c'est-à-dire un système d'information conçu<br>
pour collecter, conserver, traiter, analyser, gérer et présenter tous<br>
types de données spatiales et géographiques. En 2010, une enquête est<br>
faite au sein du ministère de l’écologie : l'usage des SIG libres (QGIS,<br>
GVSIG, etc.) est confidentiel, avec 80 utilisateurs contre 5200 licences<br>
de SIG propriétaires. Quelques sites pilotes participent dès 2010 à<br>
une utilisation expérimentale de QGIS. Cette période est utilisée par le<br>
ministère pour bien comprendre le fonctionnement des projets libres,<br>
notamment leur résilience ? et l'importance de contribuer en retour.<br>
<br>
En 2012, la circulaire du Premier ministre sur l’usage des logiciels<br>
libres dans l’administration (dite circulaire Ayrault ?) 225 agit comme<br>
catalyseur en insistant sur les économies possibles grâce aux logiciels<br>
libres et le fait qu'ils facilitent l'expérimentation et l'adaptation. À<br>
partir de 2014, le ministère de l’écologie s'engage sur un déploiement<br>
plus massif de QGIS dans les services en visant à terme le remplacement<br>
de l’ancien logiciel propriétaire, avec un dispositif de formation.<br>
Désormais, la quasi-totalité des utilisateurs a basculé sur QGIS,<br>
logiciel techniquement évolué et au moins aussi puissant que l’ancien<br>
logiciel propriétaire. »<br>
<br>
Et aussi :<br>
<br>
« S’agissant de QGIS, en juin 2013, le ministère de l’écologie comptait<br>
une communauté interne active, avec plus de 350 abonnés à la liste de<br>
discussion, attirés par la gratuité de l’outil, la possibilité<br>
d'utilisations avancées et le développement d'applications métiers. Lors<br>
du déploiement au sein des services en 2014, le ministère de l’écologie<br>
s'implique dans la feuille de route du projet et participe aux échanges<br>
via la forge QGIS et la communauté des développeurs. »<br>
<br>
Et encore :<br>
<br>
« D’autre part, l’administration privilégie, pour des motifs<br>
budgétaires, le recours à des sociétés sélectionnées par appels<br>
d’offres, au recrutement de développeurs, lorsqu’elle souhaite des<br>
évolutions en matière de logiciels libres. Pour QGIS, il y a toutefois<br>
des contributeurs importants de QGIS dans la société titulaire du marché<br>
public. Par ailleurs, le dispositif d’accompagnement a été dès le départ<br>
identifié comme un point critique pour l’adoption du logiciel QGIS par<br>
les agents. Un dispositif très complet de formation, en particulier en<br>
distanciel (FOAD) a été mis en place. »<br>
<br>
<br>
Le reste du document est aussi très intéressant. Je propose une lecture<br>
rapide :<br>
<br>
 sous l'angle des codes sources et du logiciel libre sur Pollen<br>
<a href="https://ml.apitux.net/pipermail/pollen/2020-December/000439.html" rel="noreferrer" target="_blank">https://ml.apitux.net/pipermail/pollen/2020-December/000439.html</a><br>
<br>
 sous l'angle de l'opendata sur Dessinetaville<br>
<a href="https://ml.apitux.net/pipermail/dessinetaville/2020-December/000703.html" rel="noreferrer" target="_blank">https://ml.apitux.net/pipermail/dessinetaville/2020-December/000703.html</a><br>
<br>
Bonnes fêtes<br>
<br>
Librement<br>
<br>
JCB<br>
-- <br>
Jean-Christophe Becquet<br>
APITUX - le choix du logiciel libre<br>
06 25 86 07 92 - <a href="mailto:jcb@apitux.com" target="_blank">jcb@apitux.com</a> - <a href="http://www.apitux.com" rel="noreferrer" target="_blank">http://www.apitux.com</a><br>
_______________________________________________<br>
QGIS-fr-user mailing list<br>
<a href="mailto:QGIS-fr-user@lists.osgeo.org" target="_blank">QGIS-fr-user@lists.osgeo.org</a><br>
<a href="https://lists.osgeo.org/mailman/listinfo/qgis-fr-user" rel="noreferrer" target="_blank">https://lists.osgeo.org/mailman/listinfo/qgis-fr-user</a><br>
</blockquote></div>