[Francophone] Rapprochement des communautés OSM-fr et OSGeo-fr

Vincent Picavet vincent.ml at oslandia.com
Wed Mar 31 18:09:12 EDT 2010


Bonjour,
J'ai moi aussi suivi passivement les échanges sur le sujet OSGeo/OSM et avec 
l'IGN.

Sur l'IGN je me permettrai de répondre sur la forme dans un mail séparément.
Je souhaitais cependant me présenter et donner ma vision du rapprochement 
OSGeo/OSM.

Je suis Vincent Picavet, et suis impliqué dans l'OSGeo, et dans l'OSGeo-fr 
depuis sa création. Je suis également contributeur OSM (même si très peu actif 
récemment), ayant commencé à un moment ou le quatrième arrondissement de Paris 
n'avait que la rue de Rivoli et la rue de Turenne. Je suis contributeur à 
PostGIS, la base de données spatiale libre. J'ai aussi une casquette de 
professionnel de la geomatique OpenSource, puisque j'ai fondé Oslandia en 
2009.

Je pense globalement que le rapprochement OSGeo-fr / OSM est une bonne chose, 
car les deux mouvements ont l'un comme l'autre à y gagner.

L'OSGeo, depuis le début, a dans ses objectifs la promotion et l'émergence de 
données libres. Il y a donc convergence globale entre le but d'OSM et ceux de 
l'OSGeo, ce qui est le minimum.

OSM a besoin d'une structure légale pour sa représentation et ses projets, et 
l'OSGeo peut lui apporter.

En ce qui concerne les craintes qui pourraient subvenir quant à la place d'OSM 
dans l'association OSGeo-fr, je pense qu'elles sont infondées. L'OSGeo-fr est 
ce que les gens qui investissent dedans en font (investissement en temps, 
énergie, idées). C'est une communauté ouverte et qui acceptera avec joie les 
projets et investissements qui y seront proposés. Je verrais personnellement 
d'un bon oeil un membre du bureau issu de la communauté OSM.

Ma vision d'OSM me fait dire que le projet pourrait profiter plus avant de 
l'OSGeo-fr. Pour moi le projet OpenStreetMap se définirait aujourd'hui comme 
«une infrastructure de collaboration autour de données libres». 
Je pense que le temps où OSM se définissait comme la simple création d'une 
carte est révolu ou en passe de l'être.

D'une part, les données présentes dans OSM commencent à largement dépasser ce 
qui est représentable de façon visuellement raisonnable sur une carte. Au 
mieux on n'aurait donc plus une carte OSM mais des cartes OSM. De plus 
certaines informations ont un usage qui dépasse complètement les besoins en 
visualisation. Les aspect topologiques notamment, qui permettent de 
reconstituer un graphe de réseau pour faire du routing par exemple, sont des 
éléments qui ont une optique plus large que la visualisation. De même tout ce 
qui concerne les POI permet la mise en place de services qui vont plus loin 
que la carte. On est plus dans un contexte de création de données pour faire 
une carte, mais de données libres de façon plus large. La récente création 
d'openaddress en est un exemple supplémentaire d'utilisation (à double sens) 
des données OSM pour des usages élargis.

D'autre part au delà de la donnée, une des forces d'OSM est son organisation 
et son infrastructure. Les outils créés, les méthodes de collaboration 
utilisées, sont devenus un sujet en soit au même titre que les données elles-
mêmes. Nicolas Chavent présentait à l'OGRS 2009 «Humanitarian mapping with 
OSM», avec des retours d'expériences d'utilisation de l'infrastructure et de 
l'organisation d'OSM pour la gestion de crise. La récente expérience à Haiti a 
montré l'importance de ce coté du projet, confirmée par la création de HOT et 
de l'intérêt croissant du monde humanitaire pour OSM.

Ces deux aspects font que l'objectif «créer une carte libre» d'OSM est 
dépassé. Ce qui va forcer le projet de toutes façons à interagir avec de 
nouveaux acteurs, dont les besoins et les buts seront différents des objectifs 
initiaux du projet.

Parmi ces acteurs vont arriver sous peu les professionnels de la geomatique, 
et également tous les clients de l'oligarchie des producteurs de données, 
avides de trouver une source gratuite pour remplacer leurs données couteuses. 
Ratzillas témoignait déjà que certains étaient prêts à financer des projets 
OSM, ce qui est une bonne chose, mais également un risque. La récupération du 
projet par des entreprises, les usages illégaux des données OSM, la confusion 
entretenue entre le projet en lui même et des sociétés qui vendent du service 
autour, les «pilleurs» de données, sont autant de risques qui sont 
préjudiciable à OSM.
La cohabitation positive entre communauté et professionnels n'est pas une 
chose simple. A ce propos l'expérience des logiciels libres est précieuse. 
L'OSGeo est une source de connaissance et d'expérience sur ce sujet, qu'elle 
pourra faire partager à la communauté OSM. C'est pour moi un point important 
sur lequel les échanges devraient être bénéfiques à OSM.
L'élargissement des acteurs gravitant autour d'OSM produira sans nul doute des 
besoins nouveaux en terme de logiciels et de services, et il est bon ici aussi 
d'avoir une communauté compétente sur ces aspects logiciels. De même en terme 
de métiers, la communauté OSGeo-fr rassemble des individus d'horizons divers 
qui réunis permettront d'appréhender de façon plus précise les utilisations 
d'OSM émergentes.

Bref, «Think global, act local» :)
Bienvenue à vous, communauté OSM !
Vincent

> J'ai été un lecteur passif des échanges passionnés sur cette ML.
> 
> Je voulais juste prendre quelques minutes pour donner mon point de vue :


-- 
Vincent Picavet - vincent.picavet at oslandia.com
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